Le destin des hommes de Pétain de 1945 à nos jours

juin 2014
ISBN : 9782365839877

22,00

De nombreux responsables du régime de Vichy sont parvenus à traverser sans lourds dommages les soubresauts de la Libération. Que sont-ils devenus après guerre ?

Description

Que sont devenus les hommes qui ont suivi Pétain ? Ceux qui se sont engagés avec le régime, – dans la fonction publique, l’armée, la police, l’agriculture, dans les entreprises travaillant pour l’Allemagne, dans la presse et l’édition, dans l’Église, à la radio, dans la justice –, dans une politique ardente de lutte contre les juifs et les francs-maçons ?
L’épuration sauvage – sans doute 15 000 tués sans jugement véritable – a permis peut-être à l’épuration légale de s’accomplir plus sereinement. Sur une population de 40 millions d’individus, 300 000 furent convoqués devant les tribunaux dans le cadre d’une justice d’exception. Avec seulement une condamnation sur trois, la France montre une volonté certaine de passer rapidement à la phase de reconstruction. Aucun autre pays européen n’a si peu poursuivi ses collaborateurs.
Ainsi voit-on se dessiner la carte des épurations légales, parfois brutales, parfois clémentes. Au final, de nombreux responsables du régime de Vichy sont parvenus à traverser sans lourds dommages les soubresauts de la Libération. Quelques Français à peine sont encore privés de liberté, seulement dix années après l’entrée du général de Gaulle dans Paris libéré…
Les hommes de Pétain, souvent discrets sur leur parcours entre 1940 et 1944, ont su asseoir leurs carrières politiques, occuper le secteur agricole, poursuivre leurs parcours, littéraires ou artistiques, trouver leur place dans l’enseignement supérieur ou la médecine, gérer leurs entreprises bancaires et d’assurances.
Au-delà de ceux qui ont échappé à toute sanction – que le grand public connaît pour partie –, se dessine la carte sectorielle de ceux qui ont su poursuivre, voire amplifier leurs carrières jusque dans les années 1970-1980. Une carte presque inversée par rapport à celle de l’épuration. Et qui repose assez largement sur l’appartenance à des réseaux relationnels ou institutionnels.